Notre plus grande délivrance : la liberté de tout cadre fixe.
Nos étiquettes, définitions et conceptualisations ont peut-être apporté une sécurité imaginaire. Mais la vraie sécurité, le vrai sol, n'est en réalité pas de sol du tout.
C'est un sol sans fond, chaque instant miraculeux connu mais insondable, vécu mais insaisissable.
John Astin
Deux façons de voir, deux façons de vivre.
Pour la plupart d’entre nous, nous n’en connaissons qu’une seule.
Nous voyons, vivons au travers de nos représentations, définitions.
Et inconsciemment nous y cherchons une sécurité, nous nous y attachons. Nous pouvons entrer en conflit, nous battre voire mourir pour les défendre. Nous croyons en leur réalité, nous y sommes identifiés.
Le temps passe (apparemment) et, avec un peu de chance, à force de déceptions, de désillusions, de rencontres ou de voyages, la vie nous amène à interroger nos interprétations et idées fixes. A les relativiser. A réaliser que certaines d’entre elles nous maintiennent limités, contraints, enfermés. Qu’elles restreignent la richesse de l’expérience.
Et un jour peut-être, enfin, apparaît un « au-delà » des mots, de la pensée et nous pouvons voir au travers de nos cartes mentales qui, jusqu’ici, nous dirigeaient, divisaient notre monde.
Il y a reconnaissance de leur inconsistance, leur instabilité, impermanence ; de leur absence de substance.
Elles deviennent transparentes.
Les étiquettes sur nos perceptions, émotions, sensations ne sont que des étiquettes. Elles tentent de donner des contours mais n’ont jamais la capacité d’exprimer l’entièreté du vécu.
Elles ne peuvent rien tenir/soutenir sans risque d’effondrement.
Ce sont des sables mouvants.
Vient alors le détachement.
Ce que nous sommes, en vérité, est en chute libre.
Alors comment vivre sans filets de sécurité ?
En retrouvant le souvenir qu’il n’y a nul atterrissage possible.
Nul lieu où s’écraser. Nous sommes la Totalité.