Vouloir sauver le monde
Vouloir sauver l’autre
Vouloir se sauver de.. quoi ?
Cela sous-entend il que quelque chose ne va pas ici et maintenant, tel que c’est ?
Que ce qui dérange, l’inconfort, la souffrance n’a pas sa place, qu’elle est à éliminer ?
Qu’est ce qui me permet d’affirmer cela ?
Puis-je être absolument certaine que c’est vrai ?
Et si oui, comment est-ce que c’est su comme étant vrai ?
Quelles sont les croyances qui me font penser que c’est vrai ?
Lorsque je pense que la souffrance ne devrait pas exister, n’est-ce pas plutôt que je souhaite éviter mes propres ressentis face à ce qui semble se passer « à l’extérieur » ?
Et est-ce vrai que je ne suis pas capable de supporter certains ressentis ?
La plupart du temps, ce n’est qu’une croyance, cette souffrance que je refuse de vivre, je la vis déjà en voulant l’éviter.
Et puis, cela dépend du point de vue où je me place.
S’il y a identification à l’impression d’être un individu séparé, la souffrance va être plus fréquente et plus difficilement supportable. L’une des raisons est que je lui donnerai des significations : si je souffre, cela veut dire que quelque chose cloche chez moi, je suis nulle, en échec etc..
Lorsqu’il a été reconnu que Ce que je suis est au-delà de ce que je pense être.
Que Ce que je suis le contient, l’accueille et n’en ai pas séparé,
La Totalité pourra alors donner toute la place à ce qui la traverse, sans en être affecté.
Du point de vue de l’Unité, pas d’intérieur, pas d’extérieur, plus d’individu séparé qui pourrait être victime de ses sensations.
Alors oui, la vie va continuer de me traverser, tout ce qu’il est possible d’imaginer va continuer à passer mais en l’absence d’idées que cela veut dire quelque chose sur moi, en l’absence d’idée que cela ne devrait pas être là, les contenus traversant la conscience seront laissés libre d’être ce qu’ils sont, à savoir transitoires et sans significations.
La reconnaissance de qui je suis véritablement va laisser place à l’équanimité, à une acceptation profonde de ce qui est tel que c’est.
Restera-t-il encore quelque chose à sauver ?